En apprenant que le gouvernement déposait cette semaine un projet de loi visant à modifier la Prestation canadienne d’intervention d’urgence (PCEU), la Coalition a saisi l’occasion pour encourager toutes les parties à prolonger la prestation au-delà de sa date de fin actuelle, le 3 octobre 2020. Dans des lettres envoyées aux ministres du gouvernement ainsi qu’aux critiques de chacun des partis de l’opposition, la Coalition a exhorté les parlementaires à prolonger le nombre de semaines auxquelles un entrepreneur sans emploi est éligible pour recevoir la CERB et à prolonger la durée du programme lui-même. Sur la base des données de notre propre enquête et d’autres enquêtes sectorielles, nous pensons qu’il faudra de nombreux mois avant que les travailleurs du secteur artistique puissent retrouver le niveau de travail qu’ils avaient avant la pandémie.
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10 juin 2020
L’honorable Bill Morneau, ministre des Finances
L’honorable Steven Guilbeault, ministre du Patrimoine canadien
L’honorable Carla Qualtrough, ministre de l’emploi, de la main-d’œuvre
Développement et inclusion des personnes handicapées
L’honorable Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national
Courrier électronique de VIA
Chers ministres :
Nous vous écrivons au nom de la Canadian Arts Coalition/La coalition canadienne des arts pour vous demander instamment de prolonger la Prestation d’urgence du Canada au-delà de la date de fin actuelle du 3 octobre 2020. Il est non seulement essentiel de prolonger la CERB, mais aussi de prolonger la limite actuelle de 16 semaines, sinon de nombreux travailleurs du secteur des arts se retrouveront sans salaire pendant des mois. Nous demandons que le CERB soit prolongé jusqu’à ce que les organisations et les industries artistiques et culturelles puissent rouvrir leurs activités en toute sécurité et s’engager efficacement auprès du public et des participants.
La Coalition canadienne des arts est un mouvement bénévole pancanadien et pan-artistique qui, depuis quinze ans, plaide en faveur d’une politique et d’un investissement fédéraux solides dans le domaine des arts et de la culture. Collectivement, nous représentons plus de 5 970 entreprises artistiques et culturelles, plus de 15 000 artistes individuels travaillant dans toutes les disciplines et 1 000 sympathisants affiliés.
Une enquête actuelle auprès de nos membres confirme le fait que le CERB a été d’une importance vitale pour les artistes et les travailleurs artistiques ; il n’est pas trop fort d’affirmer qu’à une époque où beaucoup de leurs sources de revenus ont disparu, le CERB a été une bouée de sauvetage. En outre, comme de nombreux travailleurs artistiques ont accédé au CERB au cours des premiers mois, ils arriveront au terme des 16 semaines en juillet ou en août et pourtant, selon les réglementations actuelles de réouverture, ils ne pourront pas retourner au travail pendant de nombreux mois encore.
Les artistes et les travailleurs artistiques sont très motivés pour créer et partager leur travail, mais ils doivent faire face au report indéfini ou à l’annulation pure et simple de leur travail. Comme le montrent les données de mai de Statistique Canada, ils ont été parmi les premiers à être touchés par les fermetures liées à COVID-19 et la perte de travail dans le secteur reste beaucoup plus élevée que dans l’économie générale (baisse de 24,7 % à la fin mai, contre 14,1 % pour l’ensemble des emplois canadiens). Une enquête ArtsPond menée auprès de 995 travailleurs artistiques canadiens (dont 69 % sont des travailleurs indépendants) a révélé qu’au 25 mai, ils avaient perdu un total de 28 491 “concerts” – soit une moyenne de 36 par travailleur, ce qui se traduit par une perte de revenu moyenne de 25 189 dollars.
Les entreprises artistiques et culturelles (qu’elles soient à but non lucratif ou commerciales) sont elles-mêmes aux prises avec l’incertitude quant aux délais et aux protocoles de réouverture, ainsi qu’avec les sentiments du public concernant la fréquentation : dans un récent sondage Nanos, 73 % des Canadiens ont exprimé des inquiétudes quant à leur retour à des événements culturels en salle dans les cinq prochains mois, et 81 % ont cité la disponibilité d’un vaccin comme le facteur le plus important dans leur décision de revenir.
Nous vous demandons de soutenir une extension du programme, si nécessaire avec des modifications, pour qu’il convienne mieux aux secteurs de l’économie qui seront plus lents à rouvrir. Les travailleurs de notre secteur sont motivés pour créer, exprimer et partager à nouveau leur travail avec les Canadiens. Pourtant, un retour complet au travail ne sera pas possible pendant la durée de vie actuelle du programme CERB. Si le CERB prend fin, ce sera dévastateur pour le secteur des arts et de la culture.
Merci de votre attention
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération,
Sarah Iley & Katherine Carleton, C.M.
Au nom du comité directeur de la Coalition canadienne des arts